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Dernière mise à jour : 26/06/2025 - 09h45

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Le CAC 40 hésite à la mi-journée : Paris marque une pause après son rebond

Après le rebond de la veille, la Bourse de Paris marque une pause ce mercredi, semblant déjà avoir intégré l'effet du cessez-le-feu Iran/Israël. L'indice phare oscille autour de l'équilibre, les investisseurs se montrant prudents face à un environnement économique et géopolitique toujours incertain.

Le CAC 40 hésite à la mi-journée : Paris marque une pause après son rebond
Temps de lecture : 4 minute(s) - Par La rédaction | Mis à jour le 25-06-2025 13:25 | Publié le 25-06-2025 12:53

Des valeurs en nette progression, dopées par l’automobile et le tourisme

Certaines valeurs du CAC 40 tirent leur épingle du jeu. Stellantis s’affiche comme la locomotive de la matinée avec un bond de 4,24%, illustrant la bonne dynamique du secteur automobile (+1,78%) qui profite d’annonces récentes sur la transition énergétique et de solides carnets de commandes. Dans le sillage, Renault avance de 0,30%. Le secteur automobile européen bénéficie d’une reprise progressive, soutenue par la stabilisation de la chaîne d’approvisionnement et une croissance attendue de 4,1% sur l’année, même si la concurrence reste vive et la transition vers l’électrique complexe.

Le secteur des voyages et loisirs se démarque également : Accor grimpe de 1,62%, porté par l’optimisme autour de la saison estivale et les perspectives d’une demande touristique soutenue. L’année 2025 s’annonce en effet exceptionnelle pour le tourisme français, stimulée par l'intérêt suscité par les Jeux olympiques l'année passée, la réouverture de sites emblématiques comme Notre-Dame de Paris et la vigueur de la clientèle internationale, notamment américaine et britannique. Le RevPar (revenu par chambre disponible) devrait progresser de 2,3% dans l’hôtellerie, tiré par le haut de gamme et la forte demande à Paris.

Thales s’octroie 1,56%, surfant sur la vigueur de l’aéronautique et de la défense (+0,40%), dans un contexte européen marqué par l’augmentation des budgets militaires et une demande soutenue en équipements de sécurité. D’autres titres enregistrent des hausses notables : Dassault Systèmes (+0,81%), Bouygues (+0,80%) et Vinci (+0,37%) témoignent de la robustesse du secteur de la construction et des services industriels (+0,37%), malgré le ralentissement du bâtiment qui pèse sur certains segments.

Les valeurs technologiques s’inscrivent aussi dans le vert, avec une hausse moyenne de 0,30%, tandis que les utilités comme Veolia (+0,37%) et Engie (+0,20%) bénéficient de la stabilité de la demande énergétique, dans un contexte de transition vers les énergies renouvelables et de résilience du secteur face à la volatilité des prix.

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Des replis sensibles dans le luxe, la santé et les médias

À l’inverse, plusieurs poids lourds du luxe restent sous pression après avoir fortement contribué à la hausse du CAC 40 ces dernières semaines. L’Oréal recule de 0,84%, Kering de 0,70%, et LVMH de 0,33%, alors que le secteur des biens personnels cède 0,31%. Ce mouvement de prise de bénéfices est accentué par un contexte macroéconomique incertain, entre tensions commerciales internationales et attentes de résultats trimestriels. Le secteur du luxe, très exposé à la demande chinoise et américaine, pâtit d’un ralentissement des dépenses personnelles et d’une concurrence accrue, tandis que les résultats récents de certains leaders ont déçu les marchés. Les difficultés persistantes sur certains marchés clés, comme la Chine, pèsent sur la croissance du secteur.

Sanofi cède 0,18%, Danone 0,78%, reflétant une tendance négative sur les producteurs alimentaires et la santé. Les incertitudes réglementaires et la pression sur les marges expliquent en partie cette évolution. Les médias reculent fortement, Publicis Groupe abandonnant 1,07%, pénalisé par des perspectives publicitaires en berne, dans un contexte de ralentissement de la consommation et de transformation digitale accélérée.

Schneider Electric (–1,30%) et Société Générale (–1,19%) figurent parmi les plus fortes baisses de la matinée, illustrant la nervosité sur les valeurs industrielles et financières alors que le secteur bancaire recule de 0,29%. Les télécommunications, avec Orange (–0,59%), poursuivent leur tendance baissière, tout comme l’immobilier (–0,72%), affecté par la correction en cours sur le marché français et la hausse du coût du crédit.




Une séance d’attentisme dans un contexte international incertain

Cette séance du 25 juin s’inscrit dans un contexte international marqué par l’attentisme des investisseurs. Après un rebond de 1,04% la veille, le CAC 40 marque une pause, lesté par des prises de bénéfices et la prudence face aux incertitudes mondiales, notamment sur les fronts commercial et fiscal. Les tensions commerciales entre les États-Unis, la Chine et l’Europe restent vives, avec la menace de nouveaux droits de douane qui pourrait entraîner une contraction du commerce mondial de 1,5% en cas d’escalade, selon l’OMC. Cette incertitude pèse sur les valeurs exportatrices et contribue à la volatilité accrue des marchés.

Ces facteurs conditionnent l’humeur du marché parisien, qui reste toutefois soutenue sur certains segments comme l’automobile, le tourisme ou la technologie. Malgré la légère contraction de la mi-journée, l’indice parisien conserve une performance positive depuis le début de l’année, témoignant d’une certaine résilience du marché actions français dans un environnement mondial en mutation.



Un contexte économique français morose

Derrière cette résistance apparente, l’économie française demeure engluée dans la stagnation. Selon l’Insee, la croissance ne devrait pas dépasser 0,6% en 2025, avec tous les moteurs de l’activité à l’arrêt : consommation atone, investissements en berne, commerce extérieur déficitaire et chômage en hausse à 7,7% attendus en fin d’année. La consolidation budgétaire engagée par le gouvernement, avec une réduction des dépenses publiques de 40 milliards d’euros, pèse sur l’activité et le pouvoir d’achat des ménages, qui devrait reculer de 0,4 point cette année. Ce contexte limite la capacité de rebond de la Bourse de Paris, malgré la solidité de certains groupes internationaux.

La Banque de France souligne cependant la résilience de l’emploi, avec une hausse limitée du chômage, et une adaptation progressive des entreprises aux nouveaux équilibres mondiaux. Les perspectives restent toutefois fragiles, tant que la demande intérieure ne repart pas et que les tensions géopolitiques et commerciales persistent.

La séance du jour illustre la capacité du CAC 40 à résister aux vents contraires, mais aussi la fragilité de la reprise dans un contexte économique et géopolitique complexe. Les investisseurs restent à l’affût de signaux clairs sur la croissance mondiale, la politique monétaire de la BCE et l’évolution des tensions commerciales, qui continueront de dicter le tempo des marchés dans les semaines à venir.

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