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Le CAC 40 a navigué en territoire positif une bonne partie de la séance mardi, parvenant finalement à clôturer dans le vert avec un maigre gain de 0,04% à 7.974,85 points. Cette performance contrastée intervient au lendemain d'une journée noire où l'indice parisien avait chuté de plus de 1,3% suite à l'annonce de la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu. L'instabilité gouvernementale continue de peser sur le moral des investisseurs, qui redoutent une paralysie prolongée des institutions et ses conséquences sur l'assainissement des finances publiques françaises. Les marchés restent particulièrement attentifs aux développements politiques, Emmanuel Macron ayant demandé à son ancien Premier ministre de mener des négociations jusqu'à mercredi soir pour tenter de trouver une issue à la crise. Dans ce contexte tendu, la capacité de l'indice parisien à limiter les dégâts témoigne d'une certaine résilience, même si la nervosité demeure palpable. Les investisseurs semblent adopter une attitude attentiste, surveillant de près les évolutions politiques tout en restant sélectifs sur leurs investissements sectoriels.
Les valeurs du luxe ont brillé de mille feux mardi, monopolisant les premières places du classement du CAC 40. Kering s'est imposé comme la star de la séance avec un bond spectaculaire de 5,75% à 309,20 euros, suivi de près par LVMH qui a gagné 3,63% à 560 euros. Cette envolée fait suite à une note particulièrement optimiste de Morgan Stanley, qui a relevé ses recommandations sur les deux géants français du secteur. La banque d'investissement américaine évoque un véritable « choc d'offre créative » observé dans l'industrie du luxe, soulignant notamment le retour du maximalisme dans la mode après avoir analysé les défilés de Milan et Paris. Pour Kering, les analystes saluent particulièrement les premiers choix créatifs prometteurs du nouveau directeur général sous la direction artistique renouvelée de Gucci et Bottega Veneta. Concernant LVMH, Morgan Stanley note une évolution positive de la direction créative chez plusieurs maisons du groupe, notamment Dior où « le sentiment semble avoir changé du jour au lendemain », ainsi que chez Celine et Fendi. Cette dynamique créative pourrait selon la banque générer sa propre demande, les consommateurs étant incités à varier davantage les couleurs et les pièces, augmentant ainsi le nombre d'articles achetés par client.
À l'opposé du luxe triomphant, plusieurs secteurs ont pâti de la morosité ambiante, à commencer par les valeurs technologiques. STMicroelectronics a accusé la plus forte baisse du CAC 40 avec un repli de 1,85% à 24,40 euros, mettant fin à une série de quatre progressions consécutives. Le spécialiste franco-italien des semi-conducteurs a vu son déclin s'accélérer en fin de séance dans le sillage du Nasdaq américain, confirmant la fragilité persistante du secteur technologique. Les banques françaises ont également souffert des incertitudes politiques, BNP Paribas reculant de 1,15% à 74,63 euros, Crédit Agricole de 0,21% et Société Générale de 0,78%. Ces établissements, particulièrement sensibles à l'évolution de la dette souveraine française et aux perspectives économiques nationales, continuent de subir les contrecoups de l'instabilité gouvernementale. Les investisseurs craignent qu'une crise politique prolongée ne pèse sur l'activité économique et ne freine la demande de crédits. Le secteur de l'énergie n'a pas été épargné, avec TotalEnergies en retrait de 0,86% à 50,87 euros, tandis que les valeurs industrielles comme Schneider Electric (-1,64%) et Legrand (-1,22%) ont également reculé, reflétant les inquiétudes sur la conjoncture économique française.