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Le CAC 40 a terminé pratiquement inchangé, gagnant seulement quelques points malgré une actualité extrêmement chargée. Cet immobilisme apparent masque en réalité une séance fragmentée, où les valeurs phares du luxe ont été contrebalancées par des chutes vertigineuses dans les secteurs technologiques et de la grande distribution. L'indice parisien demeure dans sa zone de croisière proche de ses plus hauts historiques atteints en début de semaine à 8 271,48 points en séance et 8 258,86 points en clôture. Cette proximité des records reflète une certaine résilience du marché français face aux incertitudes mondiales. Comparé aux autres places européennes, le CAC 40 s'en sort plutôt bien : l'EuroStoxx 50 a progressé davantage de 0,55 %, suggérant une outperformance relative des valeurs françaises malgré les turbulences.Les investisseurs restent attentifs à la saison des résultats qui révèle une dualité frappante : les entreprises affichent des performances contrastées, certaines rassurant quant à leur résilience tandis que d'autres procèdent à des réductions drastiques de leurs objectifs. Cette volatilité accrue reflète aussi l'impact des tensions géopolitiques nouvelles concernant les sanctions occidentales contre la Russie et les incertitudes commerciales sino-américaines, qui pèsent différemment selon les secteurs.
Kering a dominé la journée avec une envolée spectaculaire de 8,71 %, atteignant 344,95 euros, confirmant son statut de meilleur élève du CAC 40 depuis le début de l'année avec une hausse cumulée dépassant 45 %. Le groupe de luxe a livré des résultats du troisième trimestre qui, sans être florissants, ont rassuré le marché. Le chiffre d'affaires s'établit à 3,4 milliards d'euros, en baisse de 5 % en comparable, mais cette contraction marque un ralentissement bienvenu après la chute de 15 % enregistrée au trimestre précédent. Ce changement de rythme suggère une stabilisation progressive dans le secteur du luxe, jusqu'à présent maltraité par l'affaiblissement des demandes asiatiques. Parallèlement, Totalenergies a progressé de 2,02 % à 54,10 euros, bénéficiant directement de la nouvelle donne géopolitique. L'annonce par l'administration Trump de sanctions supplémentaires contre le secteur pétrolier russe, épaulée par un durcissement des mesures européennes, a fait décoller les cours du pétrole : le Brent a bondi de 5 % à 65,73 dollars le baril tandis que le WTI s'envolait de 5,5 % à 61,72 dollars. Cette appréciation des hydrocarbures profite logiquement aux producteurs comme TotalEnergies. Thales a également bénéficié de la dynamique positive avec un gain de 1,4 %, confirmant ses objectifs financiers 2025 et affichant une croissance organique des revenus de 9,1 % sur neuf mois. Fnac Darty complète ce tableau optimiste avec 4,3 % de hausse, portée par une relève de ses perspectives de marge opérationnelle.
Le revers de la médaille s'est abattu durement sur les géants technologiques et la grande consommation. Dassault Systèmes a plongé de 12,98 % à 26,21 euros. Le groupe a publié des revenus trimestriels décevants et, pire encore, a réduit son objectif de croissance pour l'année 2025, marquant un coup sévère aux espoirs du marché. STMicroelectronics s'est effondré encore plus brutalement avec une chute de 14,12 % à 21,89 euros, affecté par un résultat opérationnel décevant et des objectifs trimestriels de ventes jugés insuffisants. Cette débâcle sectorielle des semiconducteurs reflète les inquiétudes persistantes quant aux perspectives technologiques dans un contexte d'escalade commerciale sino-américaine. Dans le secteur de la grande distribution, Carrefour a cédé 3,93 % à 12,94 euros après avoir déçu les attentes, tandis que Renault a reculé de 3,09 % à 34,19 euros. Plus largement, parmi les perdants notables figurent Edenred qui a plongé de 3,38 %, Capgemini de 1,90 %, Pernod Ricard de 1,71 % et Stellantis de 1,21 %. Ces débâcles soulignent une séance où les investisseurs ont sanctionné sans pitié les annonces décevantes, révélant une rigueur accrue face aux réductions d'objectifs à mesure que la saison des résultats se déploie.