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Les marchés américains ont affiché des performances contrastées mercredi, avec un Dow Jones en légère progression de 0,57% à 46 018 points, tandis que le S&P 500 reculait marginalement de 0,10% à 6 600 points. Cette séance hésitante, marquée par la décision attendue de la Réserve fédérale de réduire ses taux directeurs de 0,25 point de base, a été dominée par des mouvements sectoriels prononcés. Les valeurs chinoises ont brillé en tête des hausses, menées par Baidu qui s'est envolée de plus de 11%, tandis que les semi-conducteurs ont subi des pressions, Broadcom perdant près de 4% et Nvidia reculant de 2,6%.
L'action Baidu a dominé les hausses avec un bond spectaculaire de 11,34% à 137,83 dollars, atteignant son plus haut niveau depuis quatre ans. Cette envolée s'explique par une convergence de facteurs positifs autour de la stratégie d'intelligence artificielle du géant chinois de la recherche internet. Les analystes de Jefferies ont notamment relevé leur objectif de cours de manière drastique, passant de 108 à 157 dollars, soit une hausse de 45%, tout en maintenant leur recommandation d'achat. Cette révision s'appuie sur les progrès substantiels de Baidu dans le domaine de l'IA, notamment son succès dans les partenariats avec de grandes entreprises et sa position de leader dans les revenus cloud liés à l'IA. Le développement de sa propre puce d'accélération IA, baptisée Kunlun, constitue également un atout différenciant face à la concurrence. Par ailleurs, l'annonce d'un partenariat stratégique avec China Mobile devrait considérablement renforcer la division cloud d'entreprise de Baidu, compensant les difficultés rencontrées dans la publicité en ligne. Cette alliance s'inscrit dans la volonté chinoise de réduire sa dépendance aux fournisseurs technologiques étrangers comme Nvidia. La société a également procédé à une émission d'obligations senior non garanties de 4,4 milliards de yuans (617,6 millions de dollars) pour soutenir ses stratégies corporate et le remboursement de dettes, témoignant d'une gestion financière prudente dans cette phase de réinvention technologique.
Le secteur de la santé technologique a également brillé avec l'action Hologic qui a bondi de 7,69% à 68,20 dollars, après avoir publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Le spécialiste des dispositifs médicaux a rapporté un chiffre d'affaires de 1,024 milliard de dollars, dépassant la fourchette de guidance de 1,000 à 1,010 milliards, tandis que le bénéfice par action non-GAAP de 1,08 dollar a également surperformé les prévisions. Cette performance s'appuie sur une reprise progressive des activités de santé mammaire et sur les efforts de mitigation des coûts tarifaires. La société, qui anticipait initialement des coûts tarifaires de 20 à 25 millions de dollars par trimestre, a réussi à les réduire à 10-12 millions grâce à des modifications de sa chaîne d'approvisionnement mondiale. Workday a pour sa part grimpé de 7,25% à 234,88 dollars, galvanisé par l'annonce d'une prise de participation de plus de 2 milliards de dollars par le fonds activiste Elliott Management. Fait rare pour un investisseur activiste, Elliott a loué la direction de Carl Eschenbach, qualifiant ses progrès de substantiels. Cette confiance s'est matérialisée par l'annonce d'un programme de rachat d'actions de 5 milliards de dollars et l'acquisition de la start-up d'IA Sana pour 1,1 milliard de dollars. Ces développements ont poussé plusieurs analystes de Wall Street, notamment Guggenheim et Piper Sandler, à relever leurs recommandations sur le titre, confortant la stratégie de repositionnement du spécialiste des logiciels d'entreprise face aux défis de l'intelligence artificielle.
À l'inverse, le secteur des semi-conducteurs a affiché une performance décevante, illustrée par la chute de 3,84% de Broadcom à 346,17 dollars et le recul de 2,62% de Nvidia à 170,29 dollars. Pour Broadcom, la baisse s'inscrit dans un contexte de faiblesse générale des puces électroniques, l'indice Philadelphia Semiconductor ayant reculé de 0,31%. Les analystes techniques pointent une rupture du support clé autour de 350 dollars, après que le titre ait affiché un gain de plus de 50% depuis le début de l'année, suggérant des prises de bénéfices. L'action Nvidia subit quant à elle les contrecoups des tensions géopolitiques sino-américaines, avec l'annonce par l'administration chinoise du cyberespace de demandes faites aux entreprises technologiques locales, comme Bytedance et Baidu, de cesser les tests de puces RTX Pro 6000D. Ces nouvelles restrictions s'ajoutent aux violations présumées de la législation antitrust chinoise annoncées le week-end dernier, créant un nouveau front de tensions pour le leader mondial des puces d'IA. Cette situation illustre la complexité croissante pour les entreprises technologiques américaines de naviguer entre les restrictions d'exportation imposées par Washington et les mesures de rétorsion de Pékin. Le secteur des services n'a pas été épargné, avec Uber qui a chuté de 4,99% à 92,95 dollars, marquant sa plus forte baisse depuis mai, dans un contexte d'absence de catalyseurs spécifiques et de nervosité générale des marchés. Builders FirstSource a de son côté plongé de 5,63% après avoir révisé à la baisse ses prévisions de résultats, reflétant les difficultés persistantes du secteur de la construction résidentielle américaine.