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La séance de mercredi à Wall Street a été marquée par des mouvements contrastés, avec d'un côté la spectaculaire envolée d'Intel sur fond de spéculations autour d'un rapprochement avec Apple, et de l'autre l'effondrement de CarMax après des résultats trimestriels catastrophiques. Ces divergences illustrent la sélectivité croissante des investisseurs dans un contexte macroéconomique encore incertain, malgré les récentes baisses de taux de la Réserve fédérale.
Le géant des semi-conducteurs Intel a dominé les échanges avec un gain spectaculaire de 8,87%, s'imposant comme le meilleur performer de la séance sur les principaux indices américains. Cette progression s'explique par des informations selon lesquelles Intel aurait approché Apple pour discuter d'un potentiel investissement et d'un renforcement de leur collaboration. Ces discussions, bien qu'encore préliminaires, représenteraient un tournant majeur pour Intel, qui cherche à redorer son blason après plusieurs années difficiles. Le marché y voit une validation de la stratégie de redressement du nouveau PDG, d'autant que ces négociations interviennent dans la foulée d'autres partenariats stratégiques récents, notamment l'investissement de 5 milliards de dollars de Nvidia et la prise de participation de 10% du gouvernement américain. Pour Apple, actuellement dépendant de TSMC pour la production de ses puces, un rapprochement avec Intel pourrait s'inscrire dans sa stratégie de diversification des fournisseurs et correspondre à ses engagements d'investir 600 milliards de dollars aux États-Unis sur quatre ans. Le secteur technologique dans son ensemble a profité de cet élan, avec des gains notables pour IBM (+5,20%), Marvell Technology (+4,64%) et Synopsys (+4,08%), reflétant l'optimisme retrouvé des investisseurs pour les semi-conducteurs.
À l'opposé, CarMax a vécu une séance cauchemardesque avec une chute vertigineuse de 20,07%, la plus importante baisse de la session, ramenant le titre à des niveaux inédits depuis mars 2020. Cette dégringolade fait suite à la publication de résultats du deuxième trimestre qualifiés de 'difficiles' par le PDG William Nash lui-même. Tous les indicateurs clés ont déçu : les ventes de véhicules d'occasion ont reculé de 7,2% à 5,27 milliards de dollars, bien en deçà des attentes de 5,72 milliards, tandis que les ventes en magasins comparables ont chuté de 6,3%, contrastant avec les prévisions de croissance de 1,1%. Plus préoccupant encore, les provisions pour pertes sur prêts ont bondi de 26% par rapport à l'année précédente, témoignant d'une détérioration de la qualité du crédit automobile. Le dirigeant a évoqué l'impact des tarifs douaniers du président Trump et le stress croissant des consommateurs comme facteurs explicatifs. Cette débâcle illustre les difficultés du marché automobile d'occasion, confronté à des taux d'intérêt élevés et à un pouvoir d'achat des ménages sous pression. L'entreprise a annoncé un plan de réduction des coûts de 150 millions de dollars sur 18 mois pour tenter de redresser la barre.
Ces mouvements divergents s'inscrivent dans un contexte macroéconomique américain contrasté, où la croissance économique reste robuste malgré les défis persistants. Le PIB américain a en effet affiché une progression annualisée de 3,8% au deuxième trimestre 2025, dépassant les attentes et marquant la plus forte performance depuis le troisième trimestre 2023. Cette vigueur économique, portée principalement par la consommation des ménages, contraste avec les difficultés sectorielles observées sur certains segments comme l'automobile d'occasion. La Réserve fédérale, qui a abaissé ses taux directeurs de 25 points de base en septembre pour les ramener dans une fourchette de 4,00% à 4,25%, continue de naviguer entre soutien à l'économie et lutte contre une inflation qui reste élevée autour de 2,9%. Les investisseurs restent particulièrement attentifs aux impacts des politiques tarifaires, qui se répercutent de manière inégale selon les secteurs. Dans ce contexte, la sélectivité des marchés s'accentue, privilégiant les valeurs technologiques bénéficiant de dynamiques spécifiques comme Intel, tout en sanctionnant sévèrement celles exposées aux difficultés des consommateurs américains, à l'image de CarMax. Oracle a également souffert (-5,55%) après qu'un analyste ait remis en question sa valorisation jugée excessive dans le secteur de l'intelligence artificielle.
