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La Bourse américaine a terminé la séance du 18 septembre sur une note positive mais contrastée, avec le S&P 500 qui a progressé de 0,48% à 6.631,96 points et le Dow Jones de 0,27% à 46.142,42 points. Cette performance mitigée masque néanmoins des mouvements sectoriels d'une rare intensité, notamment dans l'écosystème technologique où Intel a bondi de près de 23% grâce à un partenariat stratégique majeur avec Nvidia. Si les indices phares ont établi de nouveaux records, la séance a également été marquée par des déceptions sectorielles, particulièrement dans les services financiers et la restauration, reflétant un marché en quête de direction après la première baisse de taux de la Réserve fédérale depuis décembre.
La vedette incontestée de cette séance reste Intel Corporation, qui a explosé de 22,77% pour clôturer à 30,57 dollars, signant sa plus forte progression depuis 1987. Cette envolée spectaculaire fait suite à l'annonce d'un investissement de 5 milliards de dollars de Nvidia dans son concurrent historique, accompagné d'un accord de collaboration pour développer conjointement des puces destinées aux centres de données et aux ordinateurs personnels. Ce rapprochement inattendu entre les deux géants des semi-conducteurs illustre la recomposition stratégique en cours dans l'industrie face aux enjeux de l'intelligence artificielle. L'effet de contagion s'est rapidement propagé à l'ensemble du secteur, propulsant Synopsys de 12,86%, Applied Materials de 6,53% et ASML de 6,37%. CrowdStrike a également profité de cette dynamique technologique, s'adjugeant 12,82% après avoir dévoilé des perspectives financières encourageantes lors de sa conférence Fal.Con 2025, notamment un objectif ambitieux de 20 milliards de dollars de revenus récurrents d'ici 2036. Cette performance sectorielle témoigne de l'appétit persistant des investisseurs pour les valeurs technologiques, particulièrement celles positionnées sur l'écosystème de l'IA.
Plusieurs valeurs ont subi de lourdes sanctions, à commencer par FactSet qui a chuté de 10,36% à 301,23 dollars malgré des résultats trimestriels techniquement solides. Le fournisseur de données financières a certes affiché une croissance de son chiffre d'affaires de 6,2%, mais les investisseurs se sont montrés déçus par les perspectives 2026 jugées trop prudentes dans un contexte de cycles de vente allongés. Darden Restaurants, propriétaire d'Olive Garden, n'a pas échappé à la sanction avec un repli de 7,69% à 192,74 dollars. Paradoxalement, le groupe de restauration avait pourtant publié des résultats supérieurs aux attentes avec une croissance des ventes de 10,4% et une progression du bénéfice ajusté de 12,6%, mais le marché a sanctionné un chiffre d'affaires légèrement inférieur aux prévisions. S&P Global (-6,67%) et Moody's (-5,75%) ont également souffert, reflétant une rotation sectorielle défavorable aux services financiers. Ces contre-performances illustrent la sélectivité croissante des investisseurs, privilégiant les valeurs technologiques au détriment de secteurs plus traditionnels, même lorsque les fondamentaux restent solides.
Cette séance s'inscrit dans le prolongement de la décision de la Réserve fédérale d'abaisser ses taux directeurs de 25 points de base mercredi, portant la fourchette cible à 4%-4,25%. Première baisse depuis décembre, cette décision marque le début d'un cycle d'assouplissement monétaire que Jerome Powell a qualifié de « gestion des risques » face à un marché du travail qui montre des signes de ralentissement. Cependant, la réaction modérée des marchés témoigne d'une certaine déception, les investisseurs ayant été refroidis par les commentaires prudents du président de la Fed sur l'ampleur des futures baisses. Le « dot plot » de l'institution suggère deux baisses supplémentaires d'ici la fin de l'année, mais Powell a insisté sur l'approche « réunion par réunion » de l'institution, soulignant les incertitudes économiques persistantes. Cette posture attentiste de la Fed, combinée aux tensions géopolitiques et aux préoccupations inflationnistes liées aux politiques tarifaires, maintient les investisseurs dans l'expectative. La dissidence du gouverneur Stephen Miran, nouveau représentant de l'administration Trump qui plaidait pour une baisse plus agressive de 50 points de base, préfigure potentiellement des débats plus intenses au sein du comité monétaire dans les mois à venir.