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Les marchés américains ont terminé la séance du 28 août sur une note modérément positive, avec le S&P 500 qui gagne 0,32% et le Dow Jones 0,16%. Cette progression masque toutefois une forte dichotomie sectorielle, avec d'un côté les valeurs technologiques qui s'envolent sur fond de résultats trimestriels encourageants et d'anticipations de baisse des taux de la Réserve fédérale, et de l'autre les secteurs défensifs traditionnels qui subissent de lourdes corrections après des publications décevantes.
Les valeurs technologiques ont dominé les échanges avec des gains spectaculaires menés par Datadog qui s'adjuge 7,01%, propulsé par ses solides résultats de deuxième trimestre qui ont dépassé les attentes des analystes. La plateforme d'observabilité cloud a bénéficié de la migration accélérée vers le cloud et de l'adoption croissante de l'intelligence artificielle par les entreprises. Fair Isaac suit avec une progression de 6,13%, soutenue par ses résultats du troisième trimestre qui ont montré une croissance de 20% du chiffre d'affaires et un bénéfice net en hausse de 44%. L'entreprise spécialisée dans les solutions d'analyse de données a particulièrement profité de l'adoption de son Score FICO 10T par les institutions financières. CrowdStrike bondit de 4,59% après avoir dépassé les estimations de revenus et de bénéfices au deuxième trimestre, avec une croissance de 21%. ServiceNow progresse également de 4,57% malgré les préoccupations liées aux ventes d'actions par des dirigeants, ses résultats du deuxième trimestre ayant montré une croissance de 22,5% du chiffre d'affaires. NetApp gagne 4,54% tandis qu'Agilent Technologies s'octroie 5,28% après avoir dépassé les consensus au troisième trimestre. Micron Technology complète ce tableau avec une hausse de 3,61%, alimentée par le relèvement de ses prévisions de fin d'exercice grâce à l'amélioration des prix, notamment dans les mémoires DRAM utilisées pour l'intelligence artificielle.
À l'opposé du spectre, les secteurs traditionnellement considérés comme défensifs ont essuyé de lourdes pertes. Hormel Foods s'effondre de 13,09%, la chute la plus importante de la séance, après la publication de résultats trimestriels mitigés. Si le groupe agroalimentaire a légèrement dépassé les attentes de chiffre d'affaires, ses bénéfices par action se sont révélés décevants à 0,35 dollar contre 0,41 dollar attendu, en recul de 5,4% sur un an. Plus préoccupant encore, la guidance pour le trimestre en cours table sur une croissance organique des ventes ralentie entre 1% et 4%, très en deçà du rythme de 6% du trimestre écoulé. Cooper Companies plonge de 12,86% après des résultats de troisième trimestre en deçà des attentes. Le spécialiste des dispositifs médicaux a certes enregistré une progression de 6% de son chiffre d'affaires à 1,06 milliard de dollars, mais sa division phare CooperVision a affiché sa plus faible croissance organique depuis la Grande Récession selon les analystes. Brown-Forman recule de 4,86%, Best Buy de 3,70% et Bio-Techne de 3,36%. Cette sous-performance des valeurs défensives illustre un changement d'appétit des investisseurs qui délaissent temporairement ces secteurs refuges au profit d'une exposition accrue aux technologies de croissance, dans un contexte d'anticipations de détente monétaire.
Le contexte macroéconomique reste favorable aux marchés actions avec les déclarations récentes du gouverneur de la Fed Christopher Waller qui a plaidé pour une baisse de 25 points de base lors de la réunion de septembre. Selon lui, les données sur le marché du travail et l'inflation justifient un assouplissement monétaire, l'inflation sous-jacente restant proche de l'objectif de 2% une fois neutralisés les effets temporaires des tarifs douaniers. Les marchés anticipent désormais une probabilité élevée d'une baisse en septembre et assignent des chances significatives à une ou deux baisses supplémentaires lors des dernières réunions de 2025. Cette perspective accommodante de la politique monétaire continue de soutenir les valorisations, particulièrement dans le secteur technologique où les entreprises bénéficient d'un accès facilité au financement pour leurs investissements en recherche et développement. Les investisseurs semblent également rassurés par la résistance de l'économie américaine, avec une croissance qui reste positive malgré le ralentissement. Cependant, des défis persistent avec l'inflation qui pourrait rester temporairement élevée en raison des effets des tarifs douaniers, et un marché du travail qui montre des signes de refroidissement graduel. La publication des données PCE attendue dans les prochains jours sera scrutée pour confirmer la trajectoire désinflationniste et valider les anticipations d'assouplissement monétaire.
