Des crédits souscrits en franc suisse et remboursables en euros
Pour se démarquer dans un marché très concurrentiel, certaines banques proposent des montages différenciants à leurs clients. BNP Paribas, au travers de ses filiales Cetelem, Invest Immo et UCB, démarche des particuliers pour leur proposer d'investir dans l'immobilier grâce au crédit « Helvet Immo » : un prêt à taux variable sur 100% de la valeur du bien, souscrit en franc suisse et remboursable en euros. Un produit qui permet d'obtenir un taux d'intérêt plus avantageux que le marché. Du moins dans les premiers temps.
Selon un document de BNP Personal Finance destiné aux partenaires professionnels daté de mars 2008, il s'agit alors de la « meilleure solution du marché », basée sur un « prêt novateur à un prix très compétitif ». Pendant 5 ans, les mensualités sont fixes. Chacune est égale à l'échéance calculée en francs suisses, puis convertie en euros et augmentée des frais de change. Mais ensuite, la mensualité est recalculée sur la base de l'évolution de la parité franc suisse / euro. Et c'est là qu'arrivent les problèmes.
Ce que les particuliers peinent à voir avant de signer, c'est que leur emprunt est soumis au risque de change. En 2008 – 2009, la monnaie helvète est relativement stable depuis des années. Le franc suisse est considéré comme une « valeur refuge », ces actifs sur lesquels se replient un grand nombre d'investisseurs en cas de crise... Mais bientôt, la crise de 2008-2010 éclate, entrainant avec elle la chute de l'euro et l'enchérissement du franc suisse.
Comme prévu au contrat, 5 ans après la souscription, les mensualités sont recalculées en prenant en compte l'évolution du taux de change. C'est la douche froide.
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