La confusion vient aussi du fait que
les épargnants sont fortement chahutés sur l'assurance-vie traditionnelle.
Les fonds en euros voient leur rémunération fortement chuter, les taux des emprunts d'États sur lesquels ils sont basés
étant désormais négatifs.
Si le capital déposé est garanti (hors frais de gestion), les rendements ont ainsi subi une baisse continuelle, passant de 2,90% en moyenne en 2012 à 1,60% en 2018. Et pour 2019, plusieurs grands assureurs viennent d'annoncer un taux de 1% brut. «
Ce produit n'est plus une assurance sur la vie à proprement parler, mais un produit d'épargne défiscalisée », expliquait Frédéric Puzin, président de la société de gestion
Corum lors d'une conférence de presse fin novembre.
Côté multisupport,
les unités de compte ne recueillent que 25% des versements. Leur performance est corrélée à celle des marchés boursiers et une allocation diversifiée avec une partie investie sur un fonds en euros peut venir dynamiser le capital.
Mais
l'immense majorité des épargnants garde une position conservatrice et a encore du mal à investir à risque, bien qu'ils soient progressivement guidés vers les assurances-vie multisupports. La contre-performance des unités de compte en 2018 (-8,9% en moyenne selon la FFA), portée par baisse des principales classes d'actifs mondiales et notamment des marchés actions, n'a pas eu de quoi les rassurer. Même si durant des périodes plus fastes, les rendements ont pu dépasser les 6,5% (2012 à 2016 notamment).
Dans ce contexte mouvant et incertain, l'immobilier vient une nouvelle fois rappeler son statut de
valeur refuge. Alors que
le nombre de transactions dans l'ancien devrait atteindre un record cette année, les produits d'immobilier indirect rencontrent un succès croissant.
Les SCPI vont vers un nouveau record de collecte, avec 6,1 milliards d'euros collectés sur les 3 premiers trimestres 2019
(source ASPIM). Et ce malgré une baisse du rendement moyen, passé de plus de 5% en 2013 à 4,35% en 2018. Une performance qui reste respectable, compte tenu du risque qui reste limité, bien qu'existant.
Alors comment sera-t-il possible de générer du rendement en 2020 dans un contexte de taux négatifs ? Selon Frédéric Puzin, « l'important est de privilégier les investissements sur le long terme, de préférence basés sur l'économie réelle. Investir au plus proche de ce qui crée de la valeur (emplois, production de biens ou services…) apporte un meilleur gage de stabilité que les marchés financiers, qui restent très volatiles ».
Pour le président de la société de gestion Corum, il faut également « rester ouvert et attentif à ce qu'il y a autour de nous », car « savoir saisir les opportunités est l'une des clés de l'investissement ». Ne pas adopter un comportement "moutonnier" peut faire la différence, « si l'on prend en compte que les marchés sont intelligents, mais pensent tous la même chose au même moment ». Avec pour conséquence le fait que tout le monde vend et achète en même temps. « L'important est de diversifier ses placements pour diluer et compenser les risques », conclue-t-il. Bien effectuée, la répartition de ses placements permet d'équilibrer les risques et les rendements.
Selon Corum, les obligations d'entreprises auraient un couple rendement/risque relativement attractif par rapport à d'autres produits financiers du marché. Reposant sur des fondamentaux stables, leur risque principal est la défaillance de la société émettrice. Dans ce cadre, le financement participatif peut aussi être une source de diversification, avec un rendement et un horizon de placement connus à l'avance.
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