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Dix ans après la loi Hamon, qui devait fluidifier le marché, plus d’un Français sur deux n’a pas changé d’assureur automobile. Une inertie qui coûte cher aux assurés, notamment aux jeunes conducteurs, malgré des économies potentielles de plusieurs centaines d’euros par an.
Entrée en vigueur en 2015, la loi Hamon devait révolutionner la relation entre automobilistes et assureurs. En théorie, elle offre une liberté totale : au bout d’un an de contrat, chacun peut résilier son assurance auto à tout moment, sans frais, et le nouvel assureur prend en charge l’intégralité des démarches.Dans les faits, l’adoption reste limitée. Selon l’étude réalisée par OpinionWay pour LeLynx.fr, 57 % des automobilistes n’ont pas changé d’assureur au cours des dix dernières années, et 34 % n’ont jamais changé. Une proportion étonnamment élevée, alors même que les tarifs poursuivent leur envolée : +5 % en 2025 en moyenne, dans un contexte d’inflation persistante.Cette inertie s’explique en partie par une méconnaissance du dispositif : 20 % des sondés pensent encore que la résiliation ne peut se faire qu’à la date anniversaire du contrat. Le malentendu est particulièrement répandu chez les 18-24 ans : 37 % d’entre eux ignorent leurs droits.
L’étude confirme que le prix est le principal déclencheur : un assuré sur deux envisagerait de changer pour une offre moins chère, et 42 % en cas de hausse de prime. La motivation est particulièrement forte chez les jeunes conducteurs, dont la prime annuelle atteint 1 204 € en 2025, soit le double de celle des plus de 25 ans (606 € en moyenne).Pourtant, si le prix motive, il décourage aussi : 41 % des sondés estiment qu’un changement n’apporterait pas d’économies réelles. Cette perception freine le passage à l’action, alors même que les comparateurs montrent des écarts significatifs. Les utilisateurs de LeLynx.fr réalisent en moyenne jusqu’à 438 € d’économies par an en changeant d’assureur.Autre barrière psychologique : la peur de perdre en protection. 36 % des automobilistes craignent qu’une offre moins chère se traduise par une couverture insuffisante. Cette réticence nourrit un attachement fort, renforcé par l’habitude et parfois par la loyauté envers son assureur.
Au-delà des chiffres, le sondage révèle un attachement culturel à l’assureur historique. 14 % des Français déclarent qu’ils ne changeraient jamais, quel que soit le niveau de prime. Cette fidélité est particulièrement marquée chez les seniors : près d’un quart des plus de 65 ans n’ont jamais envisagé de résilier leur contrat.Mais cette loyauté a un coût, notamment pour les jeunes foyers ou les ménages modestes qui pourraient dégager des marges financières non négligeables. Dans un contexte de hausse généralisée des dépenses contraintes, rester fidèle par habitude peut représenter une perte d’opportunité significative.Pour les experts, la clé réside dans la pédagogie : mieux informer les assurés sur leurs droits, et insister sur la simplicité réelle de la procédure. Contrairement à une idée reçue, le changement n’implique aucune formalité lourde : il suffit de souscrire ailleurs, et le nouvel assureur s’occupe du reste, remboursement compris en cas de cotisation annuelle.En somme, la loi Hamon a ouvert la porte, mais les Français n’osent pas toujours la franchir. La fidélité demeure, mais elle se paie cher.