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La Bourse de Paris évoluait ce vendredi 10 octobre en milieu de journée sur une note quasi stable, le CAC 40 affichant une progression symbolique de 0,06%. Dans un marché marqué par l'attentisme et la prudence, les valeurs du luxe monopolisaient l'attention des investisseurs, portées par des changements de recommandations favorables d'analystes. À l'inverse, le secteur de la défense connaissait une séance difficile, pénalisé par les récentes évolutions géopolitiques au Proche-Orient. Cette séance contrastée reflétait les hésitations d'un marché partagé entre optimisme sectoriel et prises de bénéfices stratégiques, dans un contexte où les investisseurs continuent de scruter les perspectives économiques et les résultats trimestriels à venir des entreprises cotées.
Kering dominait largement les hausses du CAC 40 avec une progression de 2,36%, poursuivant son rebond spectaculaire amorcé depuis plusieurs mois. Cette performance s'inscrivait dans le sillage du passage à « surpondérer » de Morgan Stanley, annoncé le 7 octobre, la banque américaine pariant sur un « choc d'offre créative » dans le secteur. L'établissement mise particulièrement sur la réussite de Luca de Meo, arrivé mi-septembre à la tête du groupe. Depuis l'annonce de sa nomination le 15 juin dernier, le titre Kering a enregistré une hausse de 70%, témoignant de l'enthousiasme du marché pour ce changement de direction. Le groupe affiche désormais un ratio cours/bénéfice (PER) 2025 de 53,1, dépassant même celui d'Hermès établi à 49,2, ce qui témoigne des fortes attentes des investisseurs quant au redressement de la marque Gucci, vaisseau amiral du groupe. LVMH accompagnait ce mouvement avec une progression de 0,97%, bénéficiant également du changement de ton de Morgan Stanley. Le numéro un mondial du luxe, qui avait accusé une chute d'environ 30% jusqu'à fin juin 2025, a depuis reconquis près de 30% de sa valeur. La banque américaine anticipe une inflexion positive dans la dynamique du secteur, malgré les difficultés persistantes du marché chinois. Hermès progressait plus modestement de 0,67%, l'action conservant son statut de valeur refuge dans un secteur du luxe en pleine mutation. Cette séquence favorable au luxe contrastait avec les difficultés récentes du secteur, malmené par le ralentissement de la consommation en Chine et les interrogations sur la capacité des grandes maisons à renouveler leur offre créative.
À l'autre extrémité, l'action ArcelorMittal subissait la plus forte correction du jour avec un recul de 2,77%, pénalisé par la dégradation de la recommandation de Goldman Sachs qui est passée d'"Acheter » à « Neutre » ce vendredi 10 octobre. Cette révision intervient alors même que le groupe sidérurgique avait accueilli favorablement, le 7 octobre, les mesures renforcées de défense commerciale proposées par la Commission européenne pour protéger l'industrie de l'acier face à l'afflux d'importations à bas prix. Le secteur de l'acier européen traverse une crise profonde, confronté à une demande anémique et à une concurrence internationale féroce, notamment en provenance d'Asie. L'action Thales accusait la deuxième plus forte baisse avec un repli de 1,90%, entraîné dans le sillage négatif de l'ensemble du secteur de la défense. Les valeurs d'armement pâtissaient de l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, les investisseurs profitant de cette accalmie géopolitique pour procéder à des prises de bénéfices après une année exceptionnelle. Le titre Thales affiche en effet une performance remarquable de plus de 89% depuis le début de l'année 2025, rendant ces arbitrages particulièrement logiques. L'action Safran suivait cette tendance baissière avec un recul de 0,99%, malgré la distinction récemment accordée à son directeur général Olivier Andriès, sacré personnalité industrielle de l'année le 7 octobre lors du Grand dîner de l'industrie. Legrand abandonnait 0,86%, le dossier continuant de digérer la révélation par BFM Business le 9 octobre de la tentative avortée de rachat par le groupe helvético-suédois ABB, bloquée à deux reprises par Bercy jusqu'à l'été dernier, illustrant la vigilance des autorités françaises face aux appétits étrangers sur les fleurons industriels nationaux.
L'action Stellantis se distinguait positivement avec une hausse de 0,9%, poursuivant son redressement boursier amorcé début octobre. Le constructeur automobile bénéficiait de l'annonce d'une progression de 13% de ses facturations consolidées au troisième trimestre, tirée principalement par un rebond spectaculaire de 35% en Amérique du Nord. Cette performance témoigne des premiers effets de la stratégie du nouveau directeur général Antonio Filosa, arrivé à ce poste le 23 juin dernier, dont les trois objectifs prioritaires sont la croissance de l'activité, une exécution industrielle irréprochable et l'augmentation des profits. Depuis début octobre, le titre a bondi de 17,3%, même s'il accuse encore un repli de près de 27% depuis le début de l'année. L'action Carrefour gagnait 1,43%, bénéficiant possiblement de l'attention portée à ses initiatives en matière d'intelligence artificielle générative pour améliorer la qualité de son référentiel de 850 000 produits, une innovation qui pourrait renforcer sa compétitivité face à la concurrence du e-commerce. Dassault Systèmes progressait de 1,45%, tandis que Capgemini prenait 0,82% malgré les réserves émises par AlphaValue le 8 octobre sur la demande qui reste modérée dans la plupart des régions. Le cabinet Unibail-Rodamco-Westfield s'adjugeait 1,19%, profitant peut-être de l'annonce des résultats de son offre de rachat d'obligations hybrides lancée début septembre. Michelin gagnait 1,11%, le titre semblant faire abstraction des polémiques persistantes autour de la fermeture de ses usines françaises et du transfert de machines vers la Roumanie.
