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La Bourse de Paris a clôturé jeudi 9 octobre en territoire légèrement négatif, cédant 0,23% pour s'établir à 8.041 points. Cette séance en demi-teinte reflète un marché européen hésitant, partagé entre les performances remarquables de certaines valeurs défensives et le recul marqué des poids lourds du luxe. Si l'indice parisien est parvenu à limiter les dégâts grâce au rebond spectaculaire de Danone et à la bonne tenue des services aux collectivités, il n'a pu échapper à la pression exercée par les grands noms du secteur automobile et des biens de luxe. Les investisseurs semblent désormais se focaliser sur la saison des résultats trimestriels qui s'annonce, tout en gardant un oeil attentif sur l'évolution de la situation politique française et les perspectives économiques. La journée a été marquée par des mouvements sectoriels contrastés, les opérateurs arbitrant entre valeurs défensives et cycliques dans un contexte marqué par la prudence.
La palme de la progression revient sans conteste à l'action Danone, qui s'adjuge 4,75% pour clôturer à 75,90 euros, signant ainsi la plus forte hausse du CAC 40. Le géant agroalimentaire a profité d'une note positive de JP Morgan, qui a placé le titre sous surveillance positive en amont de la publication des résultats du troisième trimestre prévue le 28 octobre. La banque américaine prévoit une croissance solide de 4,7% des ventes à périmètre constant, contre un consensus de 4,4%, soulignant que les actions Danone disposent encore d'une marge de progression en raison de la prime de valorisation attendue. Cette dynamique illustre le regain d'intérêt des investisseurs pour les valeurs défensives dans un contexte économique incertain. Le secteur des services aux collectivités a également brillé avec l'action Engie qui progresse de 1,89%, tandis que Veolia Environnement gagne 1,65%. Les grandes valeurs d'infrastructure ne sont pas en reste, Vinci prenant 1,28% et Bouygues s'adjugeant 1,85%. Cette préférence pour les titres offrant une visibilité à long terme et des flux de revenus récurrents témoigne d'une certaine prudence des marchés. Le compartiment financier affiche également une bonne résilience avec Crédit Agricole en hausse de 0,91%, tandis qu'Air Liquide progresse de 0,98%, confirmant l'attrait pour les valeurs de qualité dans un environnement incertain.
À l'opposé du spectre, l'action Michelin a signé la plus lourde chute du CAC 40 avec un recul de 3,82% à 29,68 euros. Le fabricant de pneumatiques a fait les frais d'inquiétudes croissantes quant à une possible révision à la baisse de ses objectifs 2025, après avoir fait un point sur son activité au troisième trimestre lors d'une conférence téléphonique. Le groupe clermontois anticipe des volumes de ventes en repli au troisième trimestre, dans un contexte particulièrement difficile pour l'ensemble de la filière automobile, marqué par une cascade d'avertissements sur résultats de la part des constructeurs. Cette situation reflète les difficultés structurelles du secteur automobile qui pèse largement sur la cote parisienne. Le compartiment automobile dans son ensemble affiche d'ailleurs une mine sombre avec Stellantis qui recule de 0,82% à 9,23 euros et Renault qui abandonne 0,99% à 35,15 euros, malgré les annonces d'investissements massifs de Stellantis aux États-Unis. ArcelorMittal, qui fournit l'industrie automobile, chute également de 2,78% à 34,32 euros, bien que le groupe ait accueilli favorablement les nouvelles mesures de défense commerciale proposées par la Commission européenne pour protéger l'industrie sidérurgique face aux importations à bas prix.
Les valeurs du luxe, piliers traditionnels de la Bourse parisienne, ont nettement pesé sur la performance de l'indice. L'action LVMH, premier poids lourd du CAC 40, a abandonné 2,83% à 559,20 euros, tandis qu'Hermès cédait 2,69% à 2.097 euros malgré le maintien d'une recommandation à l'achat de Deutsche Bank, qui a toutefois abaissé son objectif de cours de 2.450 à 2.420 euros. La banque allemande évoque notamment le risque d'un ralentissement de la croissance des ventes et une base de comparaison difficile au quatrième trimestre. L'action L'Oréal a reculé de 1,81% à 376,15 euros, tandis que Kering perdait 0,86% à 312,10 euros. Ces replis surviennent alors que le secteur avait connu un rebond ces derniers jours, porté par l'amélioration du sentiment sur la consommation de luxe. Les investisseurs semblent néanmoins adopter une posture attentiste avant les publications de résultats trimestriels, notamment celle de LVMH prévue le 14 octobre, qui sera scrutée avec attention pour évaluer la santé réelle de la demande sur les marchés clés, particulièrement en Chine et aux États-Unis. Cette correction témoigne de la fragilité persistante du secteur face aux incertitudes macroéconomiques et à l'évolution de la consommation des clientèles aisées à travers le monde.
