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La Bourse de New York a signé lundi 13 octobre une séance éclatante, effaçant les pertes essuyées en fin de semaine précédente. Le S&P 500 a progressé de 1,56% pour clôturer à 6654,72 points, tandis que le Dow Jones Industrial Average grimpait de 1,29% à 46067,58 points. Le Nasdaq, riche en valeurs technologiques, a enregistré une performance encore plus remarquable avec une hausse d'environ 2,21%. Ce rebond généralisé s'explique par la conjonction de deux catalyseurs majeurs : l'annonce d'un accord stratégique massif entre le fabricant de puces Broadcom et le pionnier de l'intelligence artificielle OpenAI, et un revirement rhétorique de Donald Trump sur le dossier commercial chinois, qui a dissipé les craintes d'une escalade tarifaire imminente. Les investisseurs ont ainsi renoué avec l'appétit pour le risque, privilégiant massivement les valeurs technologiques et de croissance au détriment des secteurs défensifs traditionnels.
C'est Broadcom qui a mené la danse lundi, avec une envolée spectaculaire de 9,88% à 356,70 dollars, propulsée par l'annonce d'un partenariat pluriannuel avec OpenAI. Ce contrat, estimé à plusieurs dizaines de milliards de dollars selon des sources proches du dossier, prévoit que Broadcom développera et déploiera des puces sur mesure ainsi que des équipements réseau pour alimenter l'infrastructure d'intelligence artificielle d'OpenAI. L'objectif affiché est ambitieux : atteindre une capacité de calcul de 10 gigawatts d'ici fin 2029, avec les premières livraisons programmées pour le second semestre 2026. Cette alliance stratégique confirme la position centrale de Broadcom dans l'écosystème de l'IA, où l'entreprise peut désormais rivaliser avec des géants comme Nvidia grâce à ses circuits intégrés spécifiques (ASIC) et sa technologie Ethernet avancée. L'effet d'entraînement sur l'ensemble du secteur des semi-conducteurs a été immédiat et massif. ON Semiconductor a bondi de 9,55%, Monolithic Power Systems de 8,54%, Microchip Technology de 6,59%, tandis que Micron Technology progressait de 6,15%. Les équipementiers n'ont pas été en reste, avec Lam Research en hausse de 4,90% et le néerlandais ASML qui grimpait de 5,18%. Qualcomm, NXP Semiconductors et Skyworks Solutions ont également participé au festin, gagnant respectivement 5,33%, 5,52% et 6,09%. Cette performance collective souligne l'enthousiasme des investisseurs pour l'infrastructure matérielle nécessaire au développement de l'intelligence artificielle, secteur dont la croissance devrait rester exponentielle dans les années à venir.
La séance de lundi a également été marquée par un soulagement palpable concernant les relations commerciales entre Washington et Pékin. Après avoir menacé vendredi d'imposer des droits de douane supplémentaires de 100% sur les produits chinois en réponse aux restrictions d'exportation de terres rares décrétées par Pékin, Donald Trump a sensiblement adouci son discours durant le week-end. Sur son réseau social Truth Social, le président américain a écrit que tout irait bien avec la Chine, ajoutant que les États-Unis voulaient aider le pays asiatique plutôt que lui nuire. Cette volte-face diplomatique, conjuguée à des déclarations similaires du vice-président JD Vance évoquant une possible négociation si Pékin se montrait raisonnable, a immédiatement rasséréné les investisseurs. Tesla a profité de ce climat plus favorable pour grimper de 5,42%, également soutenue par plusieurs relèvements de recommandations d'analystes, dont celui de Robert W. Baird qui a porté son objectif de cours à 548 dollars. Oracle a progressé de 5,14%, bénéficiant d'une nouvelle couverture positive de Baird qualifiant l'entreprise de 'colosse de l'IA'. Les valeurs énergétiques liées à l'infrastructure de l'intelligence artificielle ont également brillé : GE Vernova, qui fabrique des turbines et des équipements électriques essentiels aux centres de données, a bondi de 7,23%, tandis que Vistra Corp., producteur d'électricité positionné sur le marché de l'IA, s'est adjugé 6,45%. Estée Lauder a surpris en gagnant 5,81%, portée par un relèvement de Goldman Sachs à l'achat qui souligne la renaissance stratégique du groupe de cosmétiques via ses partenariats avec Amazon et TikTok, ainsi qu'une stabilisation en Chine.
À contre-courant de l'euphorie technologique, plusieurs secteurs ont accusé le coup lundi, reflétant une rotation sectorielle prononcée au profit des valeurs de croissance. Fastenal a subi la plus lourde sanction avec un plongeon de 7,54% à 42,33 dollars, après avoir publié des résultats trimestriels décevants qui ont raté les attentes des analystes, soulignant les difficultés persistantes du distributeur industriel dans un environnement économique incertain. Les opérateurs de casinos exposés à Macao ont également souffert : Las Vegas Sands a chuté de 6,33% et Wynn Resorts de 6,15%. Le secteur de la consommation de base a également pâti de la rotation vers les valeurs technologiques, les investisseurs délaissant les valeurs refuges au profit d'actifs plus risqués. General Mills a reculé de 2,41%, Altria de 2,39%, Campbell's de 1,94%, et McCormick de 1,95%. Monster Beverage a perdu 3,55%, tandis que Conagra Brands abandonnait 2,10%. Arista Networks, pourtant active dans les réseaux pour centres de données, a étrangement décroché de 4,32%, possiblement victime de prises de bénéfices après une forte progression récente. Les laboratoires pharmaceutiques ont également déçu, avec Eli Lilly en baisse de 1,69%, dans un contexte où les investisseurs privilégiaient résolument l'innovation technologique à la stabilité défensive.
