🗞️ Les marchés n’aiment pas les surprises… mais ils les collectionnent.

Entre une IPO très attendue dans la fintech, une flambée des métaux précieux sur fond de tensions au Moyen-Orient, une inflation américaine qui joue à cache-cache et un pétrole qui grimpe sans alarmer Francfort, les investisseurs doivent garder le cap sans boussole fiable. Heureusement, certaines convictions long terme — comme le private equity — tiennent le choc. Et si la stabilité ne venait plus des banques centrales, mais du non coté ?

💸 Chime entre en bourse : opportunité fintech ou mirage boursier ?

La néobanque américaine Chime veut lever jusqu’à 800 M$ avec son IPO au Nasdaq. Mais cette entrée en bourse marque-t-elle un nouveau souffle pour la fintech ou une tentative de sauvetage post-bulle ?

Pourquoi ça compte

Chime arrive sur le Nasdaq avec une valorisation de 11 milliards de dollars, soit moitié moins qu’en 2021. L’offre de 32 millions d’actions vise à redonner confiance au secteur fintech après une traversée du désert boursier.

Ce que cela dit

Avec 23 millions de comptes, un chiffre d'affaires de 1,6 Md$ et une croissance à deux chiffres, Chime impressionne. Mais ses 141 M$ de pertes en 2024 interrogent. Son modèle, basé à 70 % sur les commissions d’interchange, est aussi menacé par les régulateurs.

Et maintenant ?

Les comparables sont cohérents (Nubank, SoFi, Robinhood), et la demande est forte. Si Chime transforme l’essai, d’autres IPO pourraient suivre (Stripe ? Plaid ?). Mais la route vers la rentabilité s’annonce semée d'embûches.

Sources : Chime S-1, Nasdaq, Reuters, Bloomberg, Freedom24

🛢️ Le pétrole grimpe, mais l’Europe reste zen

Malgré la hausse du Brent liée aux tensions Iran-Israël, l’euro fort agit comme un bouclier pour la zone euro, qui évite pour l’instant une rechauffe inflationniste.

Pourquoi ça compte

Le prix du pétrole grimpe, mais exprimé en euro, le Brent reste inférieur à son niveau de janvier. L’inflation importée est donc limitée en zone euro.

Ce que cela dit

Grâce à l’appréciation de l’euro, les consommateurs européens sont protégés. La BCE n’a pas modifié ses projections, et les marchés restent confiants malgré les tensions géopolitiques.

Et maintenant ?

Les secteurs cycliques européens (auto, luxe, industrie) pourraient rebondir si les tensions commerciales avec les États-Unis se calment. Mais Trump n’a pas dit son dernier mot.

Sources : Dorval AM (F.-X. Chauchat)

🪙 L’or brille sous les missiles

À chaque crise son actif refuge : avec une escalade majeure entre Israël et l’Iran, l’or tutoie ses records historiques en euros et rappelle sa fonction d’assurance ultime.

Pourquoi ça compte

L’once d’or a touché les 2 995 € vendredi 13 juin, stimulée par une offensive israélienne contre les sites nucléaires iraniens et une riposte au missile balistique.

Ce que cela dit

Le spectre d’un blocage du détroit d’Ormuz, par où transite 25 % du pétrole mondial, alimente les craintes d’embrasement régional. L’or s’est envolé.

Et maintenant ?

Le sommet du G7 au Canada, en cours jusqu’au 17 juin, pourrait esquisser une désescalade. D’ici là, l’once reste proche de ses plus hauts, portée par l’aversion au risque.

Sources : Comptoir National de l’Or

🧾 Inflation : les droits de douane n’y font rien… pour l’instant

Trump multiplie les hausses de droits de douane, mais l’inflation américaine reste sous contrôle. Pour combien de temps encore ?

Pourquoi ça compte

Les tarifs douaniers américains sont passés de 2,4 % à 15 % en six mois. Pourtant, en mai, l’inflation totale ressort à 2,4 %, l’inflation sous-jacente à 2,8 %… sans flambée.

Ce que cela dit

Les entreprises absorbent une partie des coûts, vendent encore des stocks anciens, ou répercutent doucement les hausses. Mais les signaux précurseurs d’une reprise de l’inflation sont là.

Et maintenant ?

La Fed, réunie le 18 juin, devra surveiller l’inflation différée. L’été pourrait marquer le pic d’ajustement des prix. Le choc tarifaire est peut-être en avance… mais pas évité.

Sources : Ecofi (F. Wabont)

📈 Private equity : l’anti-crise par excellence ?

Tandis que les marchés cotés vivent au rythme des tweets et des taux, le private equity poursuit sa route avec constance et performance. La classe d’actifs fétiche des investisseurs patients.

Pourquoi ça compte

Depuis 2019, le private equity affiche +16 % de rendement annualisé, soit +8 points au-dessus des actions mondiales. Résilience, sélection, gestion active : une autre approche du risque.

Ce que cela dit

Moins exposé aux ventes paniques et plus sélectif, le non coté résiste mieux aux crises. Les SMID buyouts (opérations sur ETI) offrent un bon équilibre entre agilité et solidité.

Et maintenant ?

L’accès au private equity se démocratise avec des plateformes comme Private Corner, qui proposent des tickets à partir de 100.000 €. Une classe à conviction, pas une mode passagère.

Sources : Private Corner

🔚 Les marchés dansent sur un volcan, mais les bons portefeuilles savent où poser leurs pieds.

À demain, même heure, même rigueur.