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Après une année 2021 record, le retour de l'inflation et la flambée des matières premières risquent-ils de provoquer un retournement du marché ?
Avec plus de 1,2 million de biens vendus, 2021 aura été l'année de tous les records en matière d'immobilier, surpassant le niveau historique de 2019. La reprise post-covid a vu les volumes exploser (+ 20% vs 2019) mais aussi les prix, qui n'ont jamais été aussi hauts : + 6% pour les logements en moyenne sur le territoire. L'année a été marquée par un bouleversement dans les attentes des acheteurs. Usés par la pandémie et les confinements, beaucoup ont souhaité se mettre au vert. Le taux des crédits, encore très bas, les y a aidés. Les grandes villes ont perdu en attractivité au profit des périphéries, l'Ile-de-France au bénéfice de la Province.
Paris a continué à perdre des habitants : les écoles primaires et maternelles de la capitale ont enregistré 6000 inscriptions de moins que l'année précédente. En 2019, les observateurs prédisaient que le prix moyen dépasserait bientôt les 11.000 euros / m2 dans la capitale. Il a finalement baissé de plus de 3% en 2 ans, selon Meilleursagents. L'essor du télétravail a suscité l'envie de prendre le large. Aujourd'hui, ce sont les villes moyennes qui tirent leur épingle du jeu. Angers, Brest, Reims concentrent un regain d'intérêt. La périphérie des grands centres urbains, dès qu'elle est bien desservie en transports, attire plus qu'il y a quelques mois. Pour un même budget, les acheteurs préfèrent désormais des espaces plus grands et un petit bout de jardin. En moyenne, le prix des maisons a progressé de 7% en un an, dépassant la hausse des appartements.
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L'embellie de 2021 ne doit pas masquer les incertitudes qui étaient déjà bien présentes dès la deuxième partie de l'année. Depuis l'automne, les prix des matières premières et de l'énergie se sont envolés. Selon les observateurs, les taux d'emprunt ont amorcé une lente remontée, même si aucune explosion n'est, pour l'heure, prévue. L'érosion croissante du pouvoir d'achat, grande préoccupation des Français durant cette campagne présidentielle, risque de s'aggraver brutalement dans les semaines qui viennent. Depuis le 24 février, l'invasion de l'Ukraine par la Russie ajoute une dose d'incertitude. La situation évolue très vite et chaque jour draine son lot de mauvaises nouvelles. Côté économie, le cours des matières premières s'envole. C'est une mauvaise nouvelle notamment pour l'immobilier neuf et le secteur de la rénovation. Bois, acier, aluminium... le prix des matériaux flambe, alors qu'il avait déjà subi des hausses l'année dernière. Au-delà de la guerre, la Russie et l'Ukraine sont des fournisseurs importants dont il faudra apprendre à se passer, au moins à court terme. S'ajoute évidemment la crise de l'énergie. L'explosion du prix du pétrole va se répercuter dans le coût du transport à tous les niveaux. Les artisans et entreprises du bâtiment, qui avaient jusque-là absorbé une partie de l'inflation en rognant sur leurs marges, vont devoir augmenter leurs prix. Certains commencent d'ailleurs à établir des devis révisables en fonction du coût d'achat des matières premières. La flambée du prix du carburant et du gaz va peut-être rendre les Français plus soucieux des performances énergétiques, du mode de chauffage, et de la situation géographique des logements qu'ils achèteront. Est-ce que cela aura une incidence sur les prix ? C'est incertain. Ce qui est sûr en revanche, c'est que ce nouveau choc pétrolier va peser sur leur pouvoir d'achat. Certains verront probablement leur budget immobilier rogné. Reste à savoir si les banques ne vont pas, en parallèle, devenir plus sélectives dans l'octroi des crédits. Un cumul d'évènements qui pourrait alors faire caler le marché dans les mois qui viennent.