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Les marchés américains ont affiché des performances contrastées lors de la séance de lundi, le S&P 500 gagnant timidement 0,36% à 6740,28 points tandis que le Dow Jones cédait 0,14% à 46694,97 points. Cette divergence masque en réalité une polarisation marquée entre les secteurs technologiques dopés par l'intelligence artificielle et les valeurs traditionnelles en difficulté, dans un contexte de fermeture partielle du gouvernement fédéral américain que les investisseurs semblent délibérément ignorer.
Advanced Micro Devices a réalisé la performance la plus spectaculaire de la séance avec un bond de 23,71% à 203,71 dollars, propulsé par l'annonce d'un accord pluriannuel majeur avec OpenAI. Ce partenariat stratégique prévoit la fourniture de puces d'intelligence artificielle représentant jusqu'à 6 gigawatts de puissance de calcul, un contrat susceptible de générer des dizaines de milliards de dollars de revenus annuels pour le fabricant de semi-conducteurs. L'accord inclut également une clause permettant à OpenAI d'acquérir jusqu'à 160 millions d'actions AMD à des conditions préférentielles, soulignant la confiance mutuelle entre les deux entreprises. Cette annonce s'inscrit dans la course effrénée aux infrastructures d'IA, où OpenAI multiplie les partenariats après avoir déjà conclu un accord de 100 milliards de dollars avec Nvidia le mois dernier. L'écosystème des semi-conducteurs a largement profité de cette dynamique, avec Tesla qui a gagné 5,45% à 453,25 dollars, probablement soutenu par les anticipations autour de ses technologies de conduite autonome et ses solides performances commerciales en Chine. Monolithic Power Systems a également surfé sur cette vague avec une progression de 5,36% à 968,10 dollars, tandis que Supermicro, partenaire d'AMD dans l'intégration de serveurs, s'est adjugé 5,12% à 54,62 dollars.
À l'opposé du spectre, plusieurs secteurs traditionnels ont essuyé de lourdes pertes, à commencer par les télécommunications. Verizon a chuté de 5,11% à 41,44 dollars suite à l'annonce surprise du changement de direction générale, l'ancien patron de PayPal Dan Schulman prenant les rênes en remplacement de Hans Vestberg. Cette transition inattendue a inquiété les investisseurs, d'autant que Schulman hérite d'une entreprise confrontée à une concurrence féroce et à des défis technologiques majeurs dans la 5G. AT&T a subi une contagion sectorielle avec un recul de 4,40% à 25,87 dollars. Parallèlement, Starbucks a accusé une baisse significative de 4,99% à 82,11 dollars, reflétant les préoccupations persistantes des investisseurs concernant le plan de redressement « Back to Starbucks » orchestré par le nouveau directeur général Brian Niccol. Malgré l'annonce récente d'une augmentation du dividende pour la quinzième année consécutive, la chaîne de cafés peine à convaincre face à ses défis opérationnels et à la fermeture programmée de centaines d'établissements dans le cadre de sa restructuration à un milliard de dollars. Le secteur du stockage de données a également souffert avec Western Digital en repli de 4,59% à 125,28 dollars, probablement pénalisé par les inquiétudes sur la demande dans un environnement économique incertain.
Paradoxalement, les marchés américains ont fait preuve d'une remarquable résilience face à la fermeture partielle du gouvernement fédéral, entrée dans son troisième jour. Cette attitude désinvolte s'explique par les précédents historiques qui montrent que les shutdowns n'ont généralement qu'un impact limité et temporaire sur les performances boursières, les investisseurs préférant se concentrer sur les fondamentaux économiques et les perspectives de bénéfices des entreprises. La récente baisse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale continue également de soutenir l'appétit pour le risque, créant un environnement favorable aux actifs financiers. L'or a d'ailleurs profité de ces incertitudes politiques pour établir un nouveau record historique à près de 3977 dollars l'once, confirmant son statut de valeur refuge. Dans ce contexte, les secteurs financiers ont montré des signaux encourageants avec Discover Financial qui a progressé de 5,03% à 167 dollars, bénéficiant probablement de perspectives favorables dans un environnement de taux accommodants. Cette performance sectorielle contrastée illustre parfaitement la mutation en cours des marchés américains, où l'intelligence artificielle redessine les hiérarchies sectorielles traditionnelles, laissant présager de nouvelles recompositions dans les mois à venir.
