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« Bank run » : pourquoi la panique bancaire effraie le système bancaire ?



Lors des crises financières ou économiques, les banques doivent parfois faire face à un afflux de retrait d'argent. Elles risquent alors de ne pas pouvoir répondre à cette demande massive de cash.

Or, le rôle des banques repose sur un pari : elles proposent de conserver vos dépôts et de les restituer à première demande. Et pour assurer cette mission elles font le pari que chaque jour une faible quotité de leur clientèle procédera à des retraits de fonds. La situation se complique lorsqu'un nombre important de personnes exige de récupérer ses dépôts en même temps.


Temps de lecture : 3 minute(s) - | Mis à jour le 21-03-2023 11:30:00 | Publié le 13-05-2020 07:32  Photo : Shutterstock  
« Bank run » : pourquoi la panique bancaire effraie le système bancaire ?

Comment se produit un « Bank run » ?

Le « Bank run » ou « panique bancaire » peut survenir à l'occasion d'une crise économique ou d'une rumeur qui laisse présager le possible défaut d'un établissement bancaire. Il s'agit avant tout d'une crise de confiance. Celle-ci peut être fondée ou non, mais risque toujours d'engendrer des comportements irrationnels. En effet, la menace supposée ou avérée d'une faillite bancaire incite les épargnants à récupérer leurs dépôts. Et s'ils le font tous dans un laps de temps très court, la banque ne peut pas servir toutes les demandes de retraits et se retrouve, de facto, comme n'importe quelle entreprise dans une situation de cessation de paiements.

Ce mécanisme relève de ce que l'on appelle une prophétie autoréalisatrice. Il faut entendre par là que même si l'hypothèse d'une défaillance d'un établissement bancaire ne repose sur aucun élément objectif, la modification des comportements de la clientèle engendrée par cette hypothèse va avoir pour effet qu'elle se réalise.

A lire : Taux négatifs : quels impacts sur le système bancaire ?

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Le «Bank run» ou « panique bancaire » et les précédents historiques

De nombreuses paniques bancaires ont émaillé la fin du 19ème siècle. Survenant à l'occasion de conflits armés ou de crises économiques elles ont parfois eu pour conséquence de provoquer des faillites de banques. Ces évènements pouvaient être directement corrélés à l'émergence de bulles spéculatives ou de krach boursier. Il faut ainsi citer la crise bancaire qui gagna les pays occidentaux à partir de 1873 et dont l'origine était liée à d'intenses spéculations immobilières ainsi que sur les marchés financiers.

Aux États-Unis les crises bancaires se sont succédé entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, avec de nombreuses faillites de banques en 1893, puis en 1907 et 1908. Mais l'image d'Épinal de ce qu'est un « Bank run » reste peut-être les longues files d'attente devant les guichets des banques, de clients désireux de récupérer leurs avoirs lors de la crise de 1929. Les pays occidentaux ont peu à peu tiré les leçons de ces crises et créé des systèmes de régulations des flux monétaires ainsi que des organismes tutélaires dont le rôle est de contrôler et d'organiser le secteur bancaire. Néanmoins, ce rempart n'est pas une garantie absolue en cas de crise majeure.

En Europe de l'Ouest, le spectre du « Bank run » a ressurgi dans le sillage de la crise de 2008. D'abord, lors de la crise financière Chypriote en 2012-2013, puis en Grèce en 2015, lorsque l'éventualité d'une sortie de ce pays de l'Euro système a incité les Grecs à effectuer plus de trois milliards de retraits aux guichets de leurs banques en une semaine.

L'hypothèse d'une faillite du système bancaire a également refait surface à l'occasion de la crise sanitaire. Elle a aussi été évoquée pour la Russie, à mesure que les sanctions financières ont pris effet.

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Face au risque de faillite, les banques ne sont pas des entreprises comme les autres




La foule devant l'Union Bank de New York durant un bank run au début de la Grande Dépression (années 1930). La banque a fait faillite en 1931.
La foule devant l'Union Bank de New York durant un bank run au début de la Grande Dépression (années 1930). La banque a fait faillite en 1931.


La défaillance de Lehman Brothers en septembre 2008 a remis en cause le concept « to big to fail ». Mais il faut d'abord relever que cet établissement était une banque d'investissement et qu'elle n'était pas habilitée à recevoir des dépôts du public. Sa chute n'a donc pas directement impacté des déposants. Peut-être est-ce là aussi l'une des raisons pour lesquelles le gouvernement américain n'avait alors rien mis en œuvre pour empêcher l'effondrement de Lehman Brothers.

S'il ne faut effectivement pas exclure que les grandes entreprises soient aussi exposées à un risque de faillite, le cas des banques mérite une analyse différenciée. En Europe les États ont fait preuve de beaucoup d'interventionnisme pour contraindre les établissements de crédit à se renforcer. Ceux-ci sont soumis à des contrôles permanents de leurs autorités de tutelle telle que l'ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) en France. Depuis la fin des années 90, les banques européennes subissent en outre régulièrement des tests de résistances (stress tests) qui sont aujourd'hui lancés par la BCE, afin de mesurer leur solidité financière. Des normes de plus en plus strictes leur sont également imposées en matière de ratio de fonds propres et de liquidités.

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Un « Bank run » est-il toujours possible ?

En Europe comme ailleurs, le risque de faillite bancaire est toujours possible, même s'il reste improbable en dehors d'une crise gravissime. Les banques sont cependant le dernier maillon de la chaîne économique, et cette hypothèse est une hantise pour les pouvoirs publics. Un tel scénario aurait sans doute des conséquences non seulement économiques, mais également sociales, fortement déstabilisantes. Contrairement au « laisser-faire » dont faisaient preuve les États au 19ème siècle lors de crises bancaires, il apparaît aujourd'hui une volonté forte des gouvernements des pays occidentaux de soutenir leur système bancaire.

Le gouvernement français en 2008 avait volé au secours de ses grands groupes en leur prêtant des sommes colossales afin d'assurer le maintien de leur liquidité. Plus récemment, 300 milliards de crédits de trésorerie octroyés aux entreprises par les banques pour surmonter la perte d'activité liée à la crise sanitaire ont été garantis par l'État. Et même si le risque zéro n'existe pas, il est permis d'alléguer que le pari sur lequel repose toujours le commerce de banque s'appuie désormais sur le pilier de la force publique. En dernier recours, si un « Bank run » devait se profiler, il est même probable que les États en viendraient à nationaliser les banques pour leur éviter de tomber.

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