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Séquestration de David Balland (Ledger) : le propriétaire de la maison ne touchera plus de loyer

Cette affaire, qui dépasse l'entendement, a plongé toute une région dans la tourmente. Le 22 janvier dernier, le GIGN intervenait pour libérer David Balland, cofondateur de la société Ledger, séquestré depuis plusieurs jours dans une maison louée par les ravisseurs sur Booking.com. Ce gîte, situé à Montierchaume, est désormais sous scellés, laissant son propriétaire face à de lourdes conséquences financières.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par C Dulary | Publié le 29-01-2025 07:30  Photo : Shutterstock  
Séquestration de David Balland (Ledger) : le propriétaire de la maison ne touchera plus de loyer

Une opération minutieusement préparée

Le kidnapping de David Balland, l'un des cofondateurs de Ledger, et de sa compagne avait eu lieu dans le Cher avant qu'ils ne soient séparés par leurs ravisseurs. Tandis que cette dernière était emmenée en région parisienne, l’entrepreneur avait été conduit dans l’Indre. Les malfaiteurs, qui réclamaient une rançon de plusieurs dizaines de millions d'euros en Bitcoins, avaient choisi une demeure isolée, un ancien relais de poste du XVIIIe siècle reconverti en gîte, louée pour cinq nuits sous une fausse identité sur Booking.com.

Après plusieurs jours d'angoisse, les forces de l'ordre ont réussi à libérer les victimes. Le 22 janvier, c'est le GIGN qui est intervenu pour libérer David Balland à l’issue d’un assaut musclé. Si l’opération a heureusement permis de sauver l’entrepreneur, elle a aussi endommagé la maison : le portail est enfoncé, des vitres sont brisées, les portes des garages restent ouvertes. Une situation, qui après le soulagement de voir un dénouement heureux à ce drame, fait aussi du propriétaire des lieux une victime collatérale.

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Une maison inhabitable

Pour le propriétaire de cette maison, qui habite à plus de 500 kilomètres des lieux, le choc est donc double. Au-delà de l'aspect humain, ce gîte, qui comprend trois chambres, une piscine privée et un hectare de terrain, représentait une source de revenus depuis son acquisition à crédit en 2020. Le bien était géré par une conciergerie, le propriétaire n’ayant aucun contact direct avec les locataires.

Depuis le drame, la maison est sous scellés judiciaires et ne peut plus être ni louée, ni restaurée, a minima jusqu'à la reconstitution des faits. En clair, le propriétaire ne pourra pas intervenir pour faire des travaux ou protéger son bien (et encore moins le louer) avant 6 à 24 mois. En attendant, il doit continuer à rembourser son crédit immobilier pour un montant qui s'élèverait à environ 2500 euros par mois, sans percevoir de loyer. Un coup dur, d’autant qu’il avait signé une promesse de vente en décembre 2024, qui a désormais peu de chance d'aboutir à la vente.




Des failles sur les plateformes de réservation en ligne ?

Me Valentin Simonnet, l'avocat du propriétaire, espère un soutien de l'Etat pour son client. Mais il pointe également la responsabilité de la plateforme de réservation. « J’estime que Booking, en ne mettant pas en uvre des mesures de contrôle de sécurité, n’a pas fait son devoir de service de mise en relation », explique-t-il au Figaro. Une faille qui aurait permis aux ravisseurs d’utiliser ce bien à des fins criminelles. Une plainte a été déposée pour réclamer une indemnisation, afin de couvrir les pertes financières et les travaux nécessaires pour remettre la maison en état.

Si l'on s'en tient à l'aspect immobilier, l’affaire soulève donc des interrogations quant à la sécurité des plateformes de réservation en ligne. Si ces dernières permettent une gestion simplifiée des locations, elles semblent également présenter des failles en matière de contrôle des locataires et de prise en charge de potentielles dégradations en lien direct avec leurs agissements.



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Commentaires (9)

C'est vraiment un coup dur pour ce propriétaire de gîte. Déjà que gérer une location de vacances à distance, c'est pas simple, là il se retrouve dans une situation hallucinante à cause d'un truc dont il n'a pas la moindre responsabilité. Payer un emprunt sans percevoir de loyer pendant des mois, c'est ruineux ! Je me demande si une assurance aurait pu couvrir ce genre de situation rocambolesque, ou si c'est le genre de risque qu'on n'imagine jamais.

La situation du propriétaire est vraiment préoccupante. Imaginer devoir continuer à rembourser un crédit sans possibilité de récupérer de loyer pendant des mois, c'est un coup dur. Ce genre d'incident met en lumière les risques liés à la location de biens immobiliers à distance via des plateformes en ligne. On parle souvent des bénéfices, mais on oublie les imprévus qui peuvent mettre à mal une telle entreprise. La question est de savoir quelle protection et quelles assurances ces plateformes offrent à leurs utilisateurs dans ce genre de situation? Après tout, personne ne souhaite que sa maison devienne le théâtre d'un tel drame. C'est pas dans la case de l'assureur

On vit vraiment au far west. Je suis dégouté de ce pays.

Cette histoire est sordide, de bout en bout.

Je trouve que cet article soulève un vrai problème avec les plateformes de location en ligne comme Booking. Comment se fait-il qu'on puisse louer un bien sous une fausse identité aussi facilement ? Ça montre bien qu'il y a de grosses lacunes en termes de sécurité et de vérification des locataires. Les plateformes devraient assumer leur responsabilité et mettre en place des mesures pour protéger les propriétaires qui, comme dans cette histoire, peuvent se retrouver victimes collatérales de situations vraiment délicates. Ça me paraît indispensable aujourd'hui.