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Le premier semestre 2025 révèle un net coup de frein sur la dynamique industrielle française. Selon le dernier baromètre industriel de l'État, 82 fermetures d'usines ont été enregistrées pour seulement 44 ouvertures, confirmant l'installation d'une tendance plus prudente dans les stratégies d'investissement et d'implantation de sites de production.
La première moitié de 2025 marque un retournement de cycle pour l’industrie française. Le solde net affiche seulement +9 sites nouveaux ou agrandis, alors qu’il était encore de +48 au semestre précédent. Cette contraction traduit l’essoufflement d’un mouvement de réindustrialisation amorcé à partir de 2022 mais fragilisé depuis 2024 par une hausse du nombre de fermetures. Le baromètre national, qui recense méthodiquement ouvertures et arrêts d’activités, signale aussi une diminution continue des projets industriels nouvellement autorisés, conséquence directe d’un environnement d’investissement plus contraint et d’une concurrence internationale exacerbée. Ce tassement intervient malgré la volonté affichée des pouvoirs publics de maintenir une dynamique favorable à l’industrie sur le territoire.
Certains secteurs émergent toutefois en contrepoint de cette tendance générale. L’industrie verte génère à elle seule 11 ouvertures nettes, portée par des sites consacrés au recyclage et au reconditionnement. L’économie circulaire s’y impose désormais comme un axe structurant. Pour la première fois, le secteur de la défense monte aussi en puissance avec un solde de +8, une évolution alimentée par le contexte géopolitique et un fort besoin en production aéronautique militaire, qui concentre 40% des nouvelles implantations dans ce périmètre. En miroir, la chimie et les transports affrontent de sérieuses difficultés structurelles : le semestre s’est soldé par six fermetures dans la chimie (solde à -4) et par 13 fermetures dans l’automobile, principalement chez les équipementiers, là encore non compensées par de nouveaux sites. L’agroalimentaire, traditionnel pilier industriel, connaît également une forte décélération malgré 19 nouveaux sites recensés.
Ce bilan des six premiers mois s’accompagne d’inquiétudes sur la pérennité du tissu industriel français, avec une stabilisation à un niveau élevé des défaillances d’entreprises. Les difficultés énergétiques, la baisse des autorisations de projets et la pression sur les marges restent des obstacles majeurs. Plusieurs regroupements d’usines ou réorganisations sectorielles sont anticipés alors que l’environnement réglementaire et l’évolution de la demande imposent une transformation rapide. La question du modèle productif, de l’attractivité pour la relocalisation et du soutien à l’export s’installe donc au cœur des stratégies industrielles pour la suite de 2025, avec des arbitrages accrus attendus autour des filières d’avenir telles que la défense et la transition environnementale.
