Baisse de l'immobilier à Paris en cette rentrée 2020
Les biens les plus touchés par cette baisse sont les grandes surfaces, à hauteur de -0,9%, et cette évolution est assez courante après les mois d'été. Ce type d'acquisition se fait en effet généralement au printemps, pour permettre un déménagement estival et une rentrée dans un nouveau logement en septembre. Du côté des plus petites surfaces, la baisse n'est que de 0,1%, signe d'un dynamisme toujours présent, et d'une demande encore soutenue.
Avec la chute de la fréquentation touristique dans la capitale, les loueurs de meublés de courte durée privilégieraient un basculement vers la location longue-durée, plutôt qu'une mise en vente du bien. La part de ces appartements serait marginale dans l'ensemble des biens parisiens, représentant seulement 2% du total.
Il n'y a donc pas de tendance vers l'effondrement des prix dans la capitale. Mais le site Meilleurs Agents, dans son baromètre national des prix de l'immobilier d'octobre 2020, évoque le début d'un nouveau cycle immobilier aussi bien à Paris qu'en province, caractérisé par une stabilisation des prix. Ce rééquilibrage s'expliquerait notamment par un lissage de la demande, car une partie des Parisiens aspirent à sortir de la capitale suite à des semaines de confinement difficiles.
Cette tendance est à mettre en parallèle avec la hausse de la demande pour les biens en banlieue parisienne et surtout en petite couronne, qui permettent aux Franciliens de gagner en surface et en qualité de vie, surtout avec le développement du télétravail. Certains se reportent même sur des villes moyennes et plus lointaines comme Evreux ou Chartres. L'engouement pour ces biens en dehors de la capitale entraine donc une augmentation des prix plutôt autour de Paris.
Un changement de paradigme dans la capitale ?
Le baromètre de Meilleurs Agents montre en effet que pour la première fois depuis des années, la demande se réduit fortement dans la capitale, en comparaison avec l'offre de biens. Les prix atteignent ainsi un plafond à Paris, avec seulement 6% d'acheteurs de plus que de vendeurs, d'après l'Indice de Tension Immobilière.
Cette phase de stabilisation touche différentes métropoles, comme Lille, Montpellier ou Lyon, et elle ne présage en rien d'une forte chute des prix dans les semaines ou mois à venir. Il s'agit plutôt d'une consolidation tout à fait saine après une hausse des prix vertigineuse à Paris de plus de 38% depuis 2008, et d'un rééquilibrage entre l'offre et la demande.
Une baisse générale de 1% est ainsi anticipée par Meilleurs Agents d'ici septembre 2021, y compris dans les villes de taille moyenne qui résistent encore à cette tendance, comme Nantes ou Rennes.
La capitale conserve donc son attrait malgré cette légère correction du mois de septembre. Le dynamisme du marché est toujours là, notamment porté par des taux qui vont rester bas encore longtemps.
Le baromètre prévoit même un retour à des hausses maîtrisées du prix au m² à Paris ces prochains mois, avec une augmentation de la demande venant des familles, une tendance saisonnière.
Les professionnels du secteur, qui ont noté un engouement certain durant cet été, ne s'inquiètent donc pas de la tendance à venir à Paris. Une piste à suivre pourrait être celle du marché du travail, car certains acheteurs potentiels auraient mis en pause leur projet d'acquisition en raison d'incertitudes sur la pérennité de leur entreprise. Ils pourraient revenir en force en cas d'amélioration de la situation économique, et redonner une nouvelle vigueur au marché immobilier parisien. La situation reste néanmoins stable par rapport au marché des bureaux à Paris, qui a reculé de 40% au premier semestre 2020.
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