De plus en plus de particuliers séduits par les placements utiles
L'objectif ne change pas : l'épargnant souhaite faire fructifier ses économies en déposant de l'argent sur un livret, une assurance-vie ou un fonds d'investissement. Mais l'approche est différente, puisque l'argent déposé sert à financer des projets d'utilité sociale ou environnemental : création d'emplois, actions en faveur du logement, recyclage, consommation raisonnée, scolarisation, développement durable...
A savoir :
La finance solidaire ne doit pas être confondue avec l’investissement socialement responsable (ISR). L’ISR consiste à choisir d'investir dans des titres financiers en fonction des perspectives financières et de critères sociaux ou de développement durable.
La finance solidaire se consacre d'abord à choisir des entreprises non cotées en bourse, qui ont une forte utilité sociale ou environnementale.
L'épargne salariale, moteur de la finance solidaire
Le principe est simple. Les salariés peuvent verser sur leur plan d'épargne salariale des sommes provenant de leur intéressement, participation aux bénéfices ou compte épargne temps. Ils peuvent également effectuer des versements libres. Dans la foulée, ils indiquent sur quel fonds proposé ils souhaitent voir cet argent placé.
Lorsque qu'un fonds solidaire est sélectionné, la somme est investie sur des supports soutenant des projets liés à la création d’emplois, à la construction de logements sociaux, à la protection de l'environnement ou au développement de projets de solidarité internationale.
Bon à savoir :
Si la somme investie est bloquée au moins 5 ans, les intérêts générés sont exonérés d'impôt sur le revenu, dans les limites fixées par la loi.
Une belle progression pour l'épargne bancaire solidaire
La plupart des banques proposent aujourd'hui des livrets d'épargne pour lesquels l'argent est placé dans l'économie solidaire ou les intérêts reversés pour tout ou partie à des associations (livrets de partage). Le baromètre Finansol/La Croix indique que là encore, l'offre est de plus en plus abondante, enrichie par les acteurs historiques et par de nouveaux entrants.
Le Crédit Coopératif distribue par exemple le Livret Agir Fondations qui soutient les secteurs de l'art, de l'enseignement et de l'aide à l'handicap. Le livret Service Intérêts Solidaires de la Banque Postale offre le choix de partager 25, 50, 75 ou 100 % des intérêts annuels sous forme d'un don à l'une des 11 associations bénéficiaires.
Côté assurances-vie, le contrat Entraid'Epargne de Carac propose de faire un don de 1% de chacun des versements effectués à une des 5 associations proposées (Arc-en-Ciel, Association des Paralysés de France (APF), Mécénat Chirurgie Cardiaque, Oeuvre des Pupilles Orphelins et Fonds d’Entraide des Sapeurs-Pompiers de France, Solidarités Nouvelles face au Chômage).
Le Contrat Solidaire du Crédit Agricole propose quant à lui d'investir entre 5 et 10% de l'épargne déposés dans des fonds et des unités de compte solidaires.
En 2017, ce sont ainsi 4,5 millions d'euros ont été versés sous forme de dons à des associations.
A noter :
Les livrets règlementés (Livret A, Livret Développement Durable et Solidaire, Livret d'Epargne Populaire), diffusés par toutes les banques, servent aussi en partie à financer des projets d'intérêt général comme le logement social, la politique de la ville, les hôpitaux...
Investir dans des PME d'utilité sociale et solidaire (ESUS) en direct ou via des fonds d'investissement
Les investisseurs peuvent choisir de souscrire directement à des parts de sociétés reconnues d'utilité sociale, dont certaines disposent du Label Finansol (voir encadré ci-dessous). Investir par l'intermédiaire de fonds communs de placement (FCP) et de SICAV gérés par un établissement bancaire ou une société de gestion permet de mutualiser le risque sur plusieurs PME. Amundi, la Caisse d'Epargne, BNP Paribas et le LCL notamment proposent des produits sur le thème de la solidarité, la création d'emplois, le logement ou le développement durable.
A noter :
L'investissement dans les PME reconnues ESUS (Entreprise d'Utilité Sociale et Solidaire) ouvre droit à une réduction d'impôt sur le revenu équivalente à 18% du montant souscrit, dans la limite de 9000 euros. En échange, les titres doivent être conservés pendant au moins 5 ans (en cas de rachat par des tiers), ou 7 ans (dans le cas d'un remboursement de l’entreprise solidaire).
Finansol est une association qui promeut la solidarité dans l'épargne et la finance. Elle gère le Label Finansol, qui atteste que les produits financiers titulaires respectent des critères de solidarité et de transparence. 150 produits sont actuellement labellisés.
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